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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 21:02

 

Le 10 novembre 2009,



Que s'est-il passé le 9 novembre 1989 ? un débat agite nos concitoyens car le thaumaturge de notre bon pays, en plus de ses dons surnaturels dont chacun peut se louer depuis qu'il a ravi le pouvoir aux rois fainéants, possède également le don d'ubiquité. Ainsi donc nous devons réécrire nos livres d'histoire : c'est lui qui a détruit le mur de Berlin avec son petit piolet en ce jour béni du 9 novembre 1989. Inutile de décrire la fierté qui habite notre bon peuple, qui du coup en oublie les tracas que lui causent la grève des transports, et la grippe A.

Demain, 11 novembre, commémoration de la signature de l'armistice qui mit fin à la boucherie de ce que d'aucuns nomment la Grande guerre. Mais qui a signé cet armistice à l'aube du 11 novembre 1918  dans un wagon de la forêt de Rethondes ? Ne serait-ce pas……..non, je n'ose y croire.



Le 17 novembre,



Un milliard. C'est le nombre de nos semblables qui sont victimes de malnutrition dans ce monde alors que nos greniers regorgent de blé à ne savoir qu'en faire et que le lait de nos vaches se répand sur les routes. Et Dieu dans tout cela ? Car c'est de ce grand absent ou plutôt de ses représentants dont je souhaiterai vous entretenir si vous avez quelques minutes à me consacrer. Pape, évêques, archevêques, etc…assis sur des trônes dorés, au milieu de richesses (terrestres) inestimables, font part de temps à autre de leur indignation dérisoire devant tant d'iniquité.

Savez- vous que le Mexique est un des pays le plus pauvre au monde et également le plus pieux. Je me souviens d'un voyage mémorable qu'entreprit le Saint en devenir, Jean-Paul II et la ferveur de la populace massée dans le stade mythique Azteca. Le pape était sur une estrade entouré des élites du pays, quand j'écris élites entendez, riches. Quel fut le discours de ce dieu vivant ? Ce phare de l'occident, qui déclara un jour que Pinochet était le digne représentant de la chrétienté en Amérique du sud. Il se leva majestueux la crosse à la main et tint en quelque sorte ces propos, s'adressant au bon peuple, humblement agenouillé “Sur cette terre il n'y a rien pour vous, que misère et souffrance, mais si vous obéissez à ceux qui m'entourent sur cette estrade, le ciel vous est promis.” En tout temps la religion a été aux cotés des puissants. Si tu ne crains pas la colère de ton maître, crains celle de dieu !

Ce qu'il y a de paradoxal et inquiétant c'est qu'il s'agit d'un pays où la criminalité est un fléau malgré la dévotion ambiante. Trafic de drogue, assassinats, prostitution, enlèvements, corruption, alors que le peuple pousse la croyance jusqu'au mysticisme. Est-ce que la religion ne serait pas un “pousse aux crimes” ? c'est la question qu'il serait bon de se poser lorsque l'on voit les mafieux, et autres criminels, arborer avec ostentation les colifichets de la chrétienté, invoquer la Vierge, se signer à tout va, pour en fin de compte s'absoudre eux mêmes de leurs crimes. Dieu est miséricordieux.

 

Le 20 novembre 2009,

 

L'on peut gagner en trichant, en ne respectant pas les règles du jeu. Il y a des tricheries flagrantes où le tricheur est démasqué et voué aux gémonies de la communauté, l'acte honteux restera à jamais accroché à ses basques, c'est un homme perdu, marqué à vie du sceau de l'ignominie comme le furent autrefois les prostituées. Puis il y a les tricheries plus insidieuses, celles des professionnels de la magouilles, des princes de la rouerie, lesquels en général ne se font jamais prendre et se sortent toujours des situations les plus compromettantes, même pris la main dans l'urne.

La manipulation des esprits n'est-elle pas une des formes de la tricherie ? jouer de l'instinct grégaire d'une population crédule en livrant des sondages frelatés, des chiffres invérifiables, des informations tronquées n'est-ce pas le comble de la malhonnêteté ? Faire appel au plus bas instinct d'une population désespérée, en incitant au rejet de l'autre parce qu'il est différent, ne constitue t-il pas une fourberie digne de Machiavel ? Je laisse ces questions à votre perspicacité.

 

Le 25 novembre,

 

Il existe un pays où les gens sont en proie à l'effroi. Ils se calfeutrent chez eux dès la nuit venue, rasent les murs lorsqu'ils se déplacent, n'empruntent que les artères sous caméras de surveillance. Leurs habitations disposent d'alarmes sophistiquées, leurs automobiles également. Ils serrent dans leur poche le dernier modèle du pistolet électrique qui les protégera et élèvent un molosse aux dents aiguisées prêt à bondir sur tout individu suspect. Des hommes en uniforme, fusils mitrailleurs à l'épaule, circulent dans les aéroports où chaque voyageur apparaît nu sur les écrans de contrôle. Des présumés terroristes qui projetaient l'attaque d'un train sont arrêtés et jetés en prison, des hordes de jeunes cagoulés déferlent sur les quartiers huppés.

La télévision délivre tous les quarts d'heure un message de mise en garde contre toutes sortes de péril et la conduite à tenir au cas où….Le guide suprême, que quelques ingrats accusent de mythomanie,  la mine sombre, le visage crispé,  envisage les pires scénarios, dénoncent les tentatives d'attentats déjoués à l'ultime minute, énumère les mesures prises pour sauvegarder la vie des honnêtes citoyens, ajoute loi sur loi pour contrecarrer les manigances des criminels de tout poil, prédit l'apocalypse.

 

Des élections sont à l'horizon.

Rassurez-vous braves gens, ceci n'est qu'une fiction qui a germé dans l'esprit malade d'un auteur atteint de psychose délirante. Ce pays n'existe pas……et tout amalgame avec une démocratie ayant existée ne serait que le fruit de votre imagination.

 

Le 26 novembre 2009,

 

Une société pyramidale. Qui n'a pas rêvé de faire partie de l'élite, celle qui régit nos vies misérables, accéder au sommet de la pyramide comme les pharaons au sommet de ces constructions tétraédriques et tutoyer les dieux. Monuments fascinants bâtis avec le sang et la sueur de milliers d'hommes, parmi lesquels des esclaves immigrés de Nubie et d'ailleurs. Nos civilisations ont-elles évoluées depuis ces temps lointains ? Ne suivent-elles pas les mêmes travers? Le peuple ne transpirent-ils pas pour que quelques privilégiés accèdent au sommet de la pyramide ? Comme ce “capitaine d'industrie” autoproclamé qui exige une somme extravagante pour conduire un troupeau d'ignorants vers la lumière. Nos pyramides modernes, tours de verre sans âme, ne sont-elles pas érigées sur la misère de travailleurs  venus de pays lointains où règnent quelques sybarites amis du monarque de ce pays ?

 

Le 28 novembre,

 

La campagne permanente. A peine une élection terminée, qu'il faut penser à la suivante. Les heureux élus sont en promotion permanente à l'instar de la lessive machin ou du dentifrice untel.  Plus le temps de s'occuper des administrés, chacun doit soigner son image et occuper le devant de la scène avec comme cheval de bataille de prédilection, celle qui est l'objet de tous les fantasmes je veux nommer la sécurité. Le guide suprême  a lancé lui même la campagne au cours d'une de ses diatribes éculées, mais qui fait se lever les foules, où tous les clichés sont réunis,  contre la délinquance dans les quartiers défavorisés. Il est vrai que les pauvres ont le droit de vivre leur misère en paix. Et les courtisans de surenchérir, celui-ci veut instaurer un couvre-feu, celui-là préconise la réouverture des maisons de correction, l'autre est partisan de milice privé armée, la bourgeoisie salive, la victoire se dessine, les électeurs sont convaincus, une nouvelle bataille est gagnée. La mystification a une nouvelle fois fonctionné.

Je relisais toujours avec le même plaisir juvénile, les mystères de Paris de l'immense romancier, feuilletoniste, Eugène Sue. Ce Paris du 19ème siècle et ses quartiers sinistres où la misère prospérait, où ceux que l'on nomme de nos jours les grands frères s'appelaient le chourineur, Bras rouges, la Chouette, l'ogresse….l'auteur décrit avec un rare réalisme la vie misérable de créatures prêtes à toutes les bassesses pour survivre, prostitution, trafics, crimes, viols. La loi du plus fort régnait dans un univers sordide déserté par la république et ses représentants. Deux siècles plus tard c'est le même constat accablant et… troublant dans nos cités où la pauvreté, mère de tous les vices, engendre les mêmes maux, crée les mêmes malheurs, sous le regard bienveillant d'habiles politiciens qui utiliseront à bon escient, le moment venu,  la fureur de ces laissés-pour-compte pour asseoir et conforter leur pouvoir.

 

Le 2 décembre 2009,

 

Alors que pointe la fin de l'année, des nuages gris, presque vert de gris défilent dans le ciel de notre beau pays. Ils viennent d'un tout petit pays voisin, que d'aucuns pensaient inoffensif, dont les habitants avaient la sagesse de recourir à la votation pour résoudre leurs petits problèmes quotidiens, à l'inverse du grand voisin où un monarque décide de tout et régit la vie de ses concitoyens sans se préoccuper des inclinations du plus grand nombre d'entre eux. Mais revenons à ces helvètes qui ont stupéfait le reste du monde en interdisant la construction de signes ostentatoires de culte d'une population déjà stigmatisée dans de nombreuses contrées dont la notre. Va t’on vers de nouvelles guerres de religions où chacun défendra ce en quoi il croit ? pas de minarets ici, de clochers là-bas, de coupoles ailleurs, de dômes, de croix grecques, de David….chacun aura compris l'absurdité de cette décision dont les fanatiques de tout bord se sont déjà emparés, exacerbant les instincts les plus bas d'une population décontenancée, prête à laisser exploser sa fureur contre n'importe quel bouc émissaire… justement, comme au temps où le vert de gris était en vogue.

 

Le 6 décembre,

 

L'indépendance de la justice est le reflet d'une démocratie authentique. La justice ne peut souffrir de pression d'aucune sorte et émane de lois dictées par le peuple ou ses représentants. C'est la théorie, mais les faits que nous vivons mettent bien souvent ce postulat à mal.

L'intervention de dirigeants dans le cours de la justice par des pressions, et la corruption, entraîne des dérives graves, lesquelles vont jusqu'à saper les fondements de nos démocraties, et par réaction crée des désordres, tels que manifestations, émeutes, et attentats, lorsque le sentiment d'injustice devient trop évident.

La corruption, et l'affairisme gangrènent les régimes plus ou moins démocratiques des pays africains, sous l'indulgence coupable des élus de notre pays, voire la complicité.

Denis Sassou NGuesso, Président du Congo possède vingt deux biens immobiliers en France et cent douze comptes bancaires, Omar Bongo et fils (Gabon)  trente neuf biens luxueux et soixante dix comptes, Theodore Obiang de la Guinée Equatoriale quelques dizaines de véhicules de luxe. Le PIB par habitant en Guinée est de vingt dollars, neuf cents au Congo, six mille au Gabon, en comparaison celui de notre beau pays est de trente mille dollars et n'arrive qu'au quarantième rang mondial. L'énumération fastidieuse de ces chiffres, je vous le concède, permet de mesurer l'extrême pauvreté de la population de ces pays. Une association a demandé à la justice de notre pays d'enquêter sur l'origine pour le moins suspecte de ces biens, une juge d'instruction courageuse  a validé la demande. La procédure a été rejetée par le parquet, c'est à dire par notre bon Monarque, au prétexte que ces collègues et amis Présidents bénéficient (comme lui) de l'immunité politique. Ainsi au nom de la fraternité entre Présidents intouchables, des millions d'africains pourrissent dans une misère infernale. Les experts estiment que plus de cent milliards de dollars, sont détournés chaque année sur le continent africain à des fins personnelles.

Notre brave dirigeant et sa cour,  en fermant pudiquement les yeux sur cette infamie, entretient ainsi la misère de la population africaine et par là même provoque l'immigration vers nos pays et leurs douceurs de vivre. Et comble de l'hypocrisie mène la croisade contre cette immigration qu'il a lui même générée.

Cette analyse dont je vous laisse seuls juges de la pertinence, rejoint celle que je vous laissais entrevoir sur la situation explosive de nos banlieues, état récurrent, savamment entretenu à des fins électoralistes.

 

Le 11 décembre 2009,

 

“La justice n'est pas juste” me lançait ma concierge, martyrisant à coups de balai rageurs le pavé de la courette de l'immeuble. D'où venait cette indignation qui enluminait d'un rouge vif ses joues mafflues ? Elle venait d'apprendre en parcourant une gazette, distribuée dans toutes les bonnes loges de Paris, et alimentant en ragots de toutes sortes, l'imaginaire de cette noble profession, la disparition annoncée du Juge d'instruction. ”A cause, poursuivait-elle avec véhémence, qu'un olibrius s'était lourdement fourvoyé dans une affaire de pédophilie dans le nord de notre beau pays. Est-ce que l'on doit supprimer tous les chirurgiens sous prétexte que l'un d'eux envoie, d'un malheureux coup de scalpel, un patient de vie à trépas ? Je restais coi devant cet argument massue, venu tout droit de l'esprit pragmatique de cette femme du peuple, que je considérai tout à coup d'un oeil nouveau. Même son coup de balai me paraissait à présent, salvateur.

Je cheminais, pensif, sur le trottoir qui me mène vers mon bureau et tentais de tordre le cou à la rhétorique, qui m'avait laissé pantois quelques minutes auparavant. Je misais sur l'intégrité de ces hommes dont la noble tache consisterai à rendre la même justice pour tous, pauvre ou riche, anonyme ou célèbre, indifférents à la corruption même passive et que l'attrait de l'avancement dans la hiérarchie ne saurait aguicher, comme cette femme vénale par la nouvelle opulence d'un hérésiarque devenu ministre. Puis je me rendais tristement à l'évidence, l'homme est corruptible, et notre guide suprême aura tout loisir de satisfaire les appétits de chacun en semant par ci par là les gratifications. Ma concierge avait raison ! Hélas.

 

Le 14 décembre,

 

N'ayant aucun sujet digne d'intérêt à vous proposer et ne voulant pas m'immiscer dans une controverse malsaine concernant l'immigration, ou la question sous-jacente est : faut-il tous les rejeter à la mer, je vous propose de méditer sur cette réflexion recueillie je ne sais où et qui a le mérite d'être d'actualité : ” La bêtise est infiniment plus réjouissante que l'intelligence. L'intelligence a ses limites, la bêtise, non.”

J'eusse de loin préféré que l'on se querelle sur l'homme en général, dans son environnement, sa relation avec le monde qui l'entoure, et son évolution. Car l'être est unique, il n'existe pas de sous espèce, du moins à ma connaissance, et si l'on réfléchit bien chacun devrait avoir la possibilité de vivre où il le désire. Personne ne peut demander à naître dans un lieu qu'il aura choisi à l'avance et par conséquent c'est le hasard qui décide de ce lieu, avec tout ce que cela comporte comme injustice pour les uns et chance pour les autres.

Mais je m'égare et vous entraîne dans des considérations où pêle-mêle, surgissent anthropologie, philosophie et métaphysique alors que je ne souhaitais que parler de tolérance.

 

Le 19 décembre 2009,

 

La fascination du pire. Vous avez le sentiment qu'une catastrophe irrémédiable va se produire et vous ne faites rien pour l'empêcher. C'est ce qui vient de se passer dans ce pays nordique où les responsables de la planète, qui devaient avoir le cerveau gelé, ont condamné celle-ci à une mort programmée. La rapacité a prévalu sur le discernement, l'égoïsme sur l'intelligence. Nous sommes gouvernés par des irresponsables et chacun de reporter la faute du crime sur l'autre. Car il s'agit d'un crime, pire d'un génocide contre l'homo sapiens vivant sur cette planète. Aurons-nous un jour le courage de juger ces criminels ?

 

Le 21 décembre,

 

De la sérénité d'être athée.

L'église catholique ouvre la voie aux béatifications de deux papes dont  la pensée et les actes sont pour le moins sujet à débat. Le premier Eugénio Pacelli, plus connu sous le nom de Pie XII eut une attitude plus qu'équivoque pendant l'époque fasciste du nazisme, fermant ostensiblement les yeux sur la déportation de milliers de juifs et recevant en son palais les plénipotentiaires du triste sire Hitler. Mais c'est le cas de ce bon Karol Wojtyla, que ma concierge vénère, et dont le portrait trône sur l'étagère Ikéa de la loge, qui interpelle. Jean-Paul II puisqu'il s'agit de lui, commence sa carrière en Pologne, alors sous le joug d'une dictature se prétendant communiste, il se fait remarquer en apportant un soutient sans faille au syndicat Solidarnosc et à son dirigeant Lech Walesa. Cette louable attitude lui vaudra d'être remarqué par les membres de l'Opus dei dont l'influence au sein de l'église de Rome va grandissante. Karol Wojtyla est élu Pape à la surprise générale à la suite du décès prématuré de Jean-Paul I. Notons au passage qu'il fût nommé en 1958 évêque de Cracovie par….. Pie XII. Comme le dit souvent ma concierge:<<Les chiens ne font pas des chats>>

Ce qui caractérise Jean-Paul II c'est son anticommunisme viscéral, peut-être trop viscéral, ainsi que ses liaisons dangereuses avec les traditionalistes de l'Opus Dei, et les…dictateurs. L'église de Rome est redevable à l'Opus Dei pour l'avoir sauvé de la banqueroute, lors du scandale de la banque Ambrosiano. Jean-Paul II béatifiera le fondateur de l'Opus Dei, l'illuminé, José Maria Escriva de Balaguer en 2002. Ce même Balaguer qui fut le directeur de conscience de Franco dont les états de service au bénéfice du fascisme ne sont plus à rappeler (c'est un euphémisme). L'Opus Dei est rappelons le, une Prélature personnelle, c'est à dire qu'elle dépend directement du Pape et échappe à toute autre autorité , depuis…. 1982, autre curieuse décision de Jean-Paul II en faveur de l'Œuvre (autre nom de l'Opus Dei) qui est considérée comme une secte en Belgique. La Belgique serait-elle plus clairvoyante que la France, fille aînée de l'église romaine ? Ceci sans tomber dans l'outrance  d'un roman à la mode, qui n'est qu'une fable. (Da vinci code) 

La mansuétude dont fit preuve Jean-Paul II à l'égard de Pinochet trouvera son apogée lors de la visite qu'il fit au Chili en 1987 et se présentera à la foule en compagnie du dictateur, au balcon de la Moneda, palais où fut assassiné Salvatore Allende. Le Vatican interviendra également en 1999 lors de l'arrestation, sur mandat du Juge Garcon, de ce même Pinochet à Londres, auprès des autorités de la Grande Bretagne. Le dictateur poursuivi pour crime contre l'humanité, regagnera le Chili sans être inquiété. Notons également, pour compléter ce tableau idyllique, l'envoi aux époux Pinochet, à l'occasion de leurs noces d'or, de la bénédiction apostolique spéciale…. du Pape Jean Paul II.

Un Saint qui côtoya le diable de près….. beaucoup trop près.

 

Le 29 décembre 2009,

 

Bientôt la fin de l'année, ma concierge me cajole, ses bonjours s'accompagnent de révérences obséquieuses, c'est la période des étrennes. Ainsi donc il n'y a pas qu'à la cour de ce petit roi que la flagornerie suinte comme un furoncle mal placé. Loin de moi accabler cette pauvre femme dont les services sont inestimables, mais j'ai en horreur la servilité, elle me met mal à l'aise car elle déshonore l'individu qui s'y adonne. Je plains ces pauvres hères qui vivent de courbettes tout au long de l'année pour quelques postes dérisoires, dont l'histoire ne retiendra que leur compromission. L'année qui s'achève aura été l'apothéose de la médiocrité d'une triste république dont les principes partent en lambeaux. Oligarchie, népotisme, autocratie, sont les mots qui ont remplacé liberté, égalité, fraternité. Et l'instinct grégaire de notre bon petit peuple me glace d'effroi devant la perfidie de ces édiles dont les lois puniques me font penser a un étau dont les mâchoires se resserrent inexorablement.

Ainsi le pays des lumières est devenu le royaume des ténèbres et  sa presse  est classée au quarante troisième rangs mondial pour la liberté d'expression coincée entre deux dictatures. Ca donne à réfléchir me disait ma concierge en me tendant mon courrier, la gazette d'un ami du guide suprême sous le bras, heureusement qu'il y a la télé! Je la quittai, tête basse.

A l'année prochaine……peut être…..

 

Le 01 janvier 2010.

 

Bien que je ne sois pas un fervent partisan de toutes ces fêtes plus ou moins commerciales je vous souhaite tout de même l'année la moins mauvaise possible.

J'écoutais le discours de circonstance de notre bonimenteur vénéré, et ne pouvait m'empêcher de rester admiratif, oui, admiratif devant tant d'outrecuidance. Le message consiste, selon la méthode éprouvée, de dire le contraire de ce qu'il a savamment ou plutôt perfidement entrepris. Par exemple, il prend la posture du chef rassembleur, alors que tout au long de l'année écoulée, il n'a eu cesse de diviser ce bon peuple, voire à  monter les uns contre les autres, notamment en leur donnant en pâture ce pseudo débat, qui n'a eu que pour seul mérite d'exacerber les communautarismes ou d'opposer les usagers des transports en commun et les travailleurs des entreprises de transport, ou encore lors de la pseudo réforme des retraites, exciter la convoitise des travailleurs du privé envers ceux du public, les exemples sont légions. Evidemment vous m'avez vu venir, diviser pour régner, c'est aussi vieux que le plus vieux métier du monde, lequel est je vous le rappelle, la prostitution, et ça fonctionne toujours! mais est-ce que la politique est si éloignée que cela du plus vieux métier du monde ? Je vois vos têtes se tourner dans à l'unisson vers cet hérésiarque, servile serviteur, et exécuteur des basses œuvres de notre guide suprême. Le peuple est quelque fois pétri de bon sens !

 

Le 4 janvier,

 

Que reste t-il de notre démocratie ? Est-ce celle que nos ancêtres nous ont léguée au prix de leur vie ou bien un ersatz de celle-ci ?

Ma concierge me toise avec des yeux ronds, dodeline du chef, exprimant par cette mimique son désappointement, voire son indignation, et arbore fièrement sa carte d'électeur. Lorsque je lui demandais ce qui avait conduit son choix elle me répondit sans hésiter « la télévision, bien sûr »

C'est là que le bât blesse, ce scrutin était-il juste ? Et y avait-il égalité des chances ?

Chacun se souvient des déclarations à l'emporte-pièce lors de visites guidées (comme au zoo) chez les déshérités des banlieues, suivies par des dizaines de caméras et une meute de journaliste, flairant la piste du bon reportage,  de celui qui triomphera quelques mois plus tard. Avec le recul tout observateur impartial comprendra que les dés étaient pipés au départ et que la propagande orchestrée durant des mois a eu raison de justement ….la raison. Comme un lavage de cerveau cette propagande récurrente s'est insinuée petit à petit dans l'esprit des plus réceptifs aux bruits de bottes : nos aînés. La compétition était jouée à l'avance, car ce sont ceux-là même qui se précipitent vers les urnes à la moindre consultation. Dans notre bonne ville, réputée pour y accueillir tout ce que compte notre beau pays de vieillards fortunés, l'illusionniste à talonnettes a emporté 80 pour cent des suffrages, mieux que dans la ville où il fut élu Maire, par traîtrise, cette fois.

Une question cruciale, morale, se pose : la légitimité de l'accession au pouvoir suprême de cet individu.

 

Le 5 janvier,

 

C'est l'époque des bilans, où les spécialistes analysent l'année qui vient de se dérouler et dressent un état…de notre état. Que penserait nos grands hommes : Zola, Hugo, Jaurès, de la dérive autocratique de la démocratie qu'ils ont servie avec tant d'énergie et de courage. C'était au temps où sur les bancs de l'assemblée du peuple, l'on s'empoignait, se querellait pour le triomphe de ses idées où le « J'accuse » résonne encore.

Désormais, c'est le ridicule qui prévaut, une chorégraphie grotesque sur des paroles dégoulinantes de débilité reprises en chœur par des courtisans bossus à force de courbettes.

Que reste t-il de notre démocratie en proie à l'hystérie sécuritaire, où l'on envoie pour des raisons de propagande politicienne quelques jeunes en détention qui ont eu le tort de ce trouver au mauvais endroit au mauvais moment, que l'on jette en pâture à des journalistes qui ont oublié les fondements de leur profession, l'investigation, le recoupement de l'information, la fiabilité des sources. Tout ce qu'ils ont appris à l'école du journalisme et qu'ils ne mettent pas en œuvre, par lâcheté.

La politique du chiffre est devenue le maître mot, qu'importe le flacon pourvu que l'on ait l'ivresse ! L’ivresse du pouvoir ! 600 000 gardes à vue dans des conditions indignes, 29 000 expulsions, noirs, jaunes, bronzés, pêle-mêle, 65 000 embastillés alors que nos prisons infâmes ne compte que 54 000 places. Par chance la peine de mort n'a plus court ! Imaginez un quota de raccourcis et le ministre brandissant triomphalement à bout de bras une tête devant les caméras ! Quel pied !

 

Le 7 janvier,

 

L'art des échecs. Placé ses pions aux endroits stratégiques, et attendre patiemment le moment où la tactique mise en place amènera à mat, sans coup férir, et sans risque. Les pions prennent les coups, mais le roi lâchement caché derrière la reine, jubile. Ainsi donc les pions sont mis un à un en place, à la direction de la chaîne de télévision en tête des audiences, prochainement à la tête des chaînes du service public, et puis un pion en mars au sein du conseil des (dits) sages. Le chevalier de la cour des compte vient de tomber, il sera remplacer par un pion moins belliqueux, plus servile, comme doit l'être tout bon pion. La reine peut chanter, le roi est couvert, le tournoi de 2012 s'annonce sous les meilleurs auspices. Les noirs ont la main.

 

Le 11 janvier,

 

Il subsiste, dans ce qui reste de notre démocratie, des coutumes anachroniques, dérisoires, archaïques, auxquelles pourtant le sybarite de l'Elysée se livre avec délectation, voire une certaine extase enfantine, c'est la remise de décorations. Il faut voir avec quel entrain il accroche médailles, rubans, rosettes, aux revers des vestons de personnalités émus jusqu'aux larmes qui en bafouillent leurs remerciements, leur gratitude. Récemment ce fut le tour d'une jeune femme dont le fait d'arme fut de produire et présenter des émissions de télévision, dont je ne garde aucun souvenir, mais suffisamment remarquables pour que son action fût saluée comme “un service inestimable rendu à la nation” il y avait également dans la même promotion un présentateur de journal télévisé, et un directeur général, fraîchement nommé à la tête de la radio dite publique, intronisé par….le commandant en chef des médias de notre beau pays. Mais vous l'aviez deviné.

Certains ne verront là que le fruit du hasard, d'autres une entreprise perverse destinée à maintenir les rouages de la propagande, bien huilés, et entretenir, à moindre frais, une complaisante reconnaissance, laquelle pourrait rapidement se transformer en servilité. Car ce petit homme a l'art de toucher  la corde sensible de ses semblables, pardon de ses sujets. Comment refuser un petit service à celui qui  a accroché au revers de votre veston la breloque de la vanité ?

Il n'est pas inutile de rappeler ce proverbe : Un chien ne mord pas la main qui le nourrit.

Le 17 janvier,

Je lisais une chronique captivante d'une jeune femme appelée Louise Gaggini, sur le Monde, concernant la mort inattendue d'un homme qui dirigeait une institution appelée la Cour des comptes. Cette chronique était bouleversante car j'ai ressenti la tristesse de cette femme devant cette disparition, et aussi sa colère devant la tentative indigne  de récupération politique entreprise par notre potentat, un pied sur la dépouille encore fumante de cet homme pour lequel il n'avait aucune sympathie particulière. Son article s'intitulait :

« Quand Sarkozy tutoie les morts, les hyènes ricanent sur les dunes tunisiennes »

Il est vrai que cet opportuniste s'est arrogé le droit de prononcer l'éloge funèbre du disparu, lequel avait des qualités que notre sybarite eût aimé posséder. Je veux parler de l'honnêteté, la loyauté, la dignité, trois qualités qui font cruellement défaut à l'illusionniste qui dirige ce pays. Mais pour l'occasion ses nègres avaient rédigé un discours empreint de l'émotion qui sied en cette circonstance dramatique, et, surfant sur le désarroi ambiant, il ne put s'empêcher d'endosser les habits du défunt. Habits beaucoup trop grands pour lui, qui le firent paraître encore plus petit.

Gageons que notre petit homme jettera un regard attentif sur la courbe des sondages afin de vérifier si les larmes versées auront eu une influence salutaire sur l'opinion  du peuple dont la crédulité semble tout de même connaître des limites.

 

Le 21 janvier,

 

Terrorisée par les mises en garde de la ministre de la santé, soucieuse d'écouler des stocks de vaccins commandés dans la précipitation, ma concierge fit le siège d'un entrepôt où l'on piquait à tour de bras ce bon petit peuple solidaire de la ministre, désireux de lui épargner les lazzis de fouteurs de merde que sont les journalistes.

Si j'emploie un vocabulaire que vous n'avez pas l'habitude de lire dans mes élucubrations plus ou moins philosophiques, voire ontologiques, c'est que l'exemple vient de haut, de notre guide suprême lui même, qui devant un parterre médusé, à l'Elysée,  lança à un animateur de télévision : « Si je n'étais pas Président je t'aurais démonté la gueule ! » qu'en termes choisis ces choses là furent dites !

En effet cet animateur, souvent accompagné d'une hyène, eut l'outrecuidance de demander à la Diva, l'inspiratrice de notre guide, devant les caméras « Si elle aurait tout de même épousé ce petit homme s'il n'avait pas été Président ? » D'où la colère, que dis-je, la fureur, de notre potentat, atteint dans sa dignité d'homme, de mâle, car comment peut-on imaginer qu'une femme puisse ne l'aimer autrement que pour sa beauté et la magnificence de son corps d'Apollon, le tout accompagné d'une élévation de l'âme, que souligne chaque jour un journaliste obséquieux dont le nom rappelle une boisson anisée. Est-ce que notre Diva n'aurait pu être attirée que par la fonction et le pouvoir sans limites de cet homme? Cela dépasse l'entendement ! Maugréait ma concierge sur le seuil de sa loge, la mine courroucée.

 

Le 26 janvier,

 

Comme l'incandescente clarté d'un réverbère attire des myriades de papillons de nuit qui viennent, aveuglés, se brûler les ailes, notre bon peuple alléché par une grossière propagande de bateleurs de foire,  s'est retrouvé  devant  la télévision pour y entendre les imprécations de celui qu'il a élu pour le conduire vers des horizons moins sombres. Quelques échantillons timides de la population avaient été invité pour la circonstance afin de mettre en valeur les incontestables qualités de bonimenteurs de notre sybarite, dont les réparties sur la rémunération des élites de notre pays ont ridiculisé les meilleures répliques de Jojo, pourtant pilier incontournable du café du commerce. Même ma concierge qui ne ménage  pas ses louanges pour notre illusionniste  en avait le souffle coupé tant l'allusion aux salaires de nos footballeurs lui allait droit au cœur, elle qui les dénonce (ces salaires) avec véhémence chaque fois que l'équipe de la capitale rentre défaite au vestiaire. C'est à dire tous les week-ends. Elle me fusilla du regard lorsque timidement, du bout des lèvres, j'évoquais des propos populistes, dignes justement de ce cher Jojo, me jetant avec dédain mon courrier à la face. Je montais, tête basse, les escaliers qui mènent à mon modeste appartement, où les effluves parfumés de choux farci s'insinuaient avec obstination, et me remémorais un aphorisme célèbre du cerbère qui régit les allers et venus de cette vénérable bâtisse : « On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre ! »

 

Le 2 février,

 

Je faisais allusion le 5 janvier aux gardés à vue et évoquais le chiffre de 600 000 pauvres bougres pris dans les mailles des filets, plutôt élastiques, de nos valeureux pandores. J'étais à cent lieues de la triste réalité puisque l'on proclame ce chiffre aberrant de 900 000 énergumènes, terroristes en devenir, arrêtés manu militari et envoyés au bon plaisir de la maréchaussée derrière les barreaux d'une cellule abjecte pour une période aléatoire, fonction de l'humeur du fonctionnaire de service, de ses problèmes digestifs, ou de la conduite plus ou moins frivole de son épouse; au choix, pour une période, disais-je, oscillant entre 12 et 48 heures. Le temps et la motivation de cette séquestration n'étant régit par aucune loi, sauf celle, comme je l'exposais plus haut, de la misanthropie plus ou moins marquée d'un individu dont ce n'est pas la fonction.

Comment est-il possible, avoir omis quelques 300 000 délinquants ? C'est qu'il s'agit de dangereux individus qui se baguenaudent sur nos belles routes et autoroutes. Car non content de polluer, ces énergumènes se livreraient à des actes que la morale du Vizir, albinos, auvergnat de surcroît, homme lige de notre Potentat, réprouve. Il est question, mais vous l'aviez deviné, des automobilistes, cette engeance pourtant déjà sévèrement réprimée, à l'instar des “Ouighours” au royaume de Chine : radar, coût du carburant, des autoroutes, des assurances, contraventions pour stationnement etc…cette engeance, donc, continue, malgré tout, à sévir. Il fallait donc y mettre un terme définitif : incarcération, immobilisation du véhicule, inscription sur les fichiers des délinquants.

Certains mauvais esprits argueront que ces incarcérations sont contraires aux règles élémentaires qui régissent notre démocratie, qu'une personne ne peut être mise sous les verrous que lorsque la faute est dûment sanctionnée par un magistrat.

Mais qui vous a parlé de démocratie ?

Demain, c'est décidé, je vous parlerai de la querelle, que dis-je la querelle ! L'échauffourée, l'empoignade, la guerre, la haine, qui oppose notre ex grand Vizir, dont l'aura n'a cessé d'éblouir le bon petit peuple, et le vilain petit monarque et son armée de séides qui veulent l'envoyer dans les geôles putrides du royaume. Je vous avais prédit du sang et des larmes à l'issue de ce procès, c'est pire, une bataille de rue, de champ de foire, où même la Diva s'en mêle et crêpe le chignon d'un journaliste noir, pourtant chauve, ressortant une phrase qui eut son heure de gloire lors du salon de l'agriculture (entre un stand de saucissons et un enclos contenant une truie et ses petits) : Je me casse !  Montrant par là que nos édiles pouvaient employer le vocabulaire de la plèbe, enfin de certains d'entre eux, car même ma concierge dont le pedigree n'est pas des plus prestigieux opte pour un jargon, certes populaire, mais toujours correct.

 

Le 2 février 2010,

 

Dans cette ténébreuse affaire au relents putrides de règlement de compte politique, digne des plus sombres périodes de notre démocratie, le Potentat qui régit les affaires de ce pays, dédaignant toute grandeur d'âme, préférant se vautrer dans la médiocrité de la vengeance a sommé un Marin, que la tempête médiatique ne semble pas émouvoir outre mesure, d'acculer le renégat contre vents et marées, et le pendre pieds et poings liés au mât de misaine.

Tout les personnages sont rassemblés pour une tragi-comédie digne d'un Almodovar au firmament de son immense talent : Le bellâtre outragé, le fourbe haineux et sa courtisane languide, l'affidé cupide, quelques boucs émissaires sacrifiés, et la basse-cour l'écume aux lèvres prête à se dresser pour clamer sa vénération envers son démiurge.

C'est le spectacle funeste que nous offrent, sans pudeur, les saltimbanques qui régissent notre démocratie. Consternant !

A Très bientôt, rassurez-vous l'hallali n'est prévu que pour la fin de l'année…..d'ici là….

 

Le 5 février,

 

Trois jours sans rien écrire, manquerai-je d'inspiration, serai-je devenu stérile, aboulique devant mon clavier dont les touches hurlent de désespoir. C'est qu'il n'y a rien à se mettre sous la dent, trois jours pendant lesquels il ne se passe rien. Quelques sondages viennent pourtant assombrir l'horizon politique du maître de notre beau pays, sans que cela ne déclenche les foudres de ses séides, dont le moral semble au plus bas. Juste un voyage en catimini dans l'île de beauté, histoire de s'assurer du soutien de quelques parrains, et  prononcer un discours où les logomachies habituelles ne provoquent que des réactions polies, tandis que quelques centaines de perturbateurs hurlent leur colère derrière un cordon de CRS, mais à distance de sorte que cela ne soit pas filmé. C'est-il passé un évènement qui aurait échappé à notre sagacité ? ou est-ce que le verdict de ce procès en sorcellerie aurait sonné notre mentor au point de le laisser groggy comme le boxeur qui vient de prendre un uppercut fatidique ?

L'enquête est en cours je ne manquerai pas de vous en donner les conclusions?

 

Le 8 février 2010,

 

J'ai reçu, la semaine dernière un courrier d'une personne qui a juste signé de ses initiales : F. R. que je vous livre in extenso tant je le trouve intéressant :

 

Lettre ouverte au Président de la République,

 

Monsieur le Président,

Lors de votre dernière intervention télévisée vous avez stigmatisé les rémunérations des sportifs, de certains d'entre eux, que vous trouvez exagérées. Pour appuyer votre affirmation vous avez évoqué sournoisement le salaire de la présentatrice, qui n'a pas osé répliquer, ayant encore en mémoire le funeste destin de son prédécesseur.

Il est de mon devoir de rétablir une vérité essentielle, les sportifs ne peuvent prétendre à des salaires élevés que si leurs performances sont en conséquence. Un sportif médiocre ne peut accéder à une rémunération importante, contrairement aux politiques, qui ne sont pas astreints à la performance, car dans ce cas, la plupart d'entre eux serait smicards. Il n' y a qu' à se pencher sur les résultats économiques de notre pays pour en être convaincu.

Je n'insisterai pas sur la brièveté de notre carrière à un haut niveau, ni sur les blessures éventuelles qui peuvent la stopper net, à tous moments. Je n'insisterai pas sur l'influence que nous avons sur la population, les jeunes notamment qui par un effet de mimétisme, fréquentent les clubs sportifs plutôt que les bistrots.

Connaissez vous une profession qui draine dans les stades des centaines de milliers de spectateurs et divertit des dizaines de millions de téléspectateurs tous les week-end. Est-il anormal que nous profitions de la manne que nous générons ? Connaissez-vous des politiques susceptibles de provoquer tels engouements?

Nous sommes les représentants de nos nations lors des compétitions internationales et avons l'écrasante responsabilité de défendre les couleurs de notre pays. Adulés si nous vainquons, vilipendés si nous échouons. Nous participons à notre façon au bon moral de la population, il n'y qu'à se souvenir de la victoire de 98.

Pour ces raisons, je suis en désaccord avec votre observation déplacée concernant nos salaires, que pour la plupart d'entre nous, méritons, sauf quelques tricheurs que vous connaissez bien, mais que vous vous garderez bien de vouer aux gémonies.

Veuillez accepter, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments les plus respectueux.

F.R.

Mais qui est ce F.R. ?

 

Le 12 février,

 

Une jeune femme s'est levée, dans une assemblée d'hommes, de barbus, de corrompus, de courtisans, de chefs de guerre, elle a crié son désespoir de voir son pays martyrisé depuis des dizaines d'année, sans qu'aucune embellie ne se profile à l'horizon, au contraire. Elle accuse les chefs de guerre, de pillage, les politiques, de corruption, les armées d'occupation de soutenir les pilleurs et les corrompus sans se soucier du destin du peuple qui souffre depuis….. depuis si longtemps que l'on a oublié quand cela a commencé.

Cette jeune femme s'appelle Malalai Joya, elle est la seule député femme de ce pays maudit, de la province de Fara, elle vit sous une burqa, non par conviction, mais pour se protéger, car sa vie est mise à prix. Elle a été suspendue de ses fonctions au parlement pour avoir pris la parole et réclamé que les chefs de guerre soient traduits en justice et accusé Massoud, ce héros pour les occidentaux, de pillage de kaboul lors de la fuite de l'armée soviétique. Elle demande que les armées d'occupation se retirent, et laisse son peuple maître de son destin.

Elle a écrit un livre : Au nom de mon peuple - Malalai JOYA -

 

 

Le 13 février,

 

33 milliards. C'est le budget de la défense nationale. Car notre beau pays est menacé d'invasion, en effet quelques milliers d'affamés, faméliques,  le couteau entre les dents l'envahissent chaque année sans vergogne, et nos armes, si sophistiquées soient-elles, n'y peuvent rien. Rassurez-vous braves gens ces envahisseurs n'ont aucune velléité de massacre, ils ne veulent que vivre tout simplement.

Non, ces milliards sont destinés aux fleurons de la technologie de pointe de notre beaux pays : Le Rafale et le char Leclerc. Des milliards engloutis pour un fer à repasser et une boite de conserve sur chenilles en aluminium qui craint l'humidité, qui n'a jamais tiré un obus et n'en tirera jamais, car obsolète avant d'avoir servi. L'avion personne n'en veut, même ce pays du Maghreb, prêt à tout pour rendre service à notre bouillonnant VRP. Il y a des limites à la solidarité, qui n'a rien à voir avec la crédulité !

Ce qui inquiète cependant ma concierge, dont la témérité n'est pas la qualité première, ce sont les propos belliqueux de notre Généralissime et son Vizir, humanitaire à ses heures creuses, envers ce royaume gouverné par un Shah il y a encore peu, dont les coups de griffes peuvent atteindre sans coup férir les rives de notre beau pays. Les petits sont hargneux, cela vient d'un complexe dû aux vexations qu'ils ont subies durant leur puberté, soit! Quelques effets de menton à la Duce (du latin dux signifiant guide…tiens, tiens…) pourquoi pas, ou quelques propos homériques comme : « Le pire, c'est la guerre… »à la limite ! Mais bon à l'instar du cerbère de cette vénérable bâtisse, je ne tiens, sous aucun prétexte, à faire les frais des fantasmes de gloriole d'un mégalomane.

 

Le 18 février,

 

Il y a une polémique qui agite la sphère très austère de l'église chrétienne, ce sont les cas de pédophilie avérés commis par ses membres et plus grave encore étouffés par sa hiérarchie. Comment ne pas s'offusquer devant de telles ignominies commises sur de jeunes enfants confiés à cette confession pour leur…. éducation.

Malgré les convictions que j'étale sans vergogne sur ce blog, à savoir un nihilisme sans faille, et une profession de foi que vous êtes censés ne pas ignorer, basée sur l'hédonisme, l'épicurisme et la culture rabelaisienne, je ne suis pas un de ces contempteurs des religions pour le plaisir diabolique de les dénigrer. Évidemment je n'accorde aucune circonstance atténuante à ces dépravés, d'autant, que jusqu'à preuve du contraire la sodomie est condamnée par l'église en question, au même titre d'ailleurs que l'homosexualité et vice versa. D'ailleurs l'homosexualité ne serait-elle pas le remède? Je m'inquiète cependant de la déréliction dans laquelle se trouve ces hommes auxquels l'on interdit tous les plaisirs de la vie et que l'on confine dans une misère sexuelle abominable; tout cela pour servir une entité sur laquelle il est raisonnable de se poser la question de l'existence.

Par extrapolation l'on peut s'interroger surs les bienfaits des religions dans ce monde cruel, où les trois quarts de la population est confrontée à la misère, la guerre, aux calamités dites naturelles dans le seul espoir de la rédemption. La belle affaire. Pardonnez-moi de poursuivre, sans vergogne, ma vie de sybarite.

 

Le 20 février,

 

Pauvre Afrique ! Pillée par ses potentats, dépouillée de ses ressources naturelles, ravagée par les maladies, saccagée par des industriels sans scrupules depuis des siècles sans espoir de quelque éclaircie dans le pot au noir de ses cieux.

Les démocraties européennes avaient mis à la tête des pays africains des petits roitelets emplumés et ridicules, mais qui ont vite appris à se servir sans vergogne dans la caisse; caisses alimentées par la manne des matières premières pillées par nos démocraties.

C'est au tour du Niger de faire la une de l'actualité, un militaire à lunettes de soleil, chef d'escadron, s'empare du pouvoir et relègue l'apprenti dictateur Mamadou Tandja dans les geôles d'une caserne, pour rétablir…..la démocratie. Promis. Pendant ce temps là, nos dirigeants intègres, poussent un grand soupir de soulagement. Nos intérêts sont préservés. Areva le fleuron national de notre industrie nucléaire pourra, comme si de rien n'était, continuer à exploiter, c'est un euphémisme, les mines d'uranium du pays. Ouf ! Bien entendu les nouvelles autorités percevront comme par le passé leur petite commission. La morale est sauve ! Le peuple me direz-vous ? Tout le monde s'en fiche !

Après la guinée et l'épisode ubuesque, s'il n'était tragique, du coup d'état d'un autre militaire à lunette de soleil, mégalomane, nommé Moussa Dadis Camara, client potentiel d'un asile psychiatrique plutôt que d'un palais présidentiel, voici un autre pays en proie au chaos. Et ce feuilleton tragique est sans fin, puisque l'on entend au loin, le bruit du canon en Côte d'Ivoire, pays du Potentat Ghagbo qui ne peut se résoudre à quitter son trône. Pauvre Afrique !

 

Le 25 février,

 

Décidément l'Afrique est à l'honneur, et vous n'êtes pas sans savoir que ce continent ne me laisse pas indifférent. Voici que notre globe-trotter impénitent, se présente pour la troisième fois devant les portes généreusement ouvertes du Gabon où se bon Ali, fils de feu Omar, élu à la Présidence par filiation, le reçoit avec la déférence due à un bienfaiteur.

Bien que le Gabon est pris l'engagement de ne plus exporter de bois, après une période de déforestation intensive, la première visite va à l'entreprise (française) Rougié principal exploitant de cet or vert dans le pays. Il s'agit d'après ce bon Ali de resserrer les liens entre la France et son pays. Tout le monde aura compris que l'addition risque d'être salée.

Hypocritement chacun s'essuie les pieds sur la France Afrique, instaurée par un général qui n'eut de cesse que de porter au pouvoir des collègues à lui,  sans pour autant la remettre en question; syndrome du Fouquet's oblige. Pascaline fille de feu Omar est membre du conseil d'administration du groupe ….Bolloré, très actif dans la région. Hors de question d'évoquer les “biens mal acquis” du papa, de liberté de la presse et de liberté tout court. Il ne faudrait pas prendre ce brave Ali Bongo pour Jocrisse. Il compte bien battre le record de longévité au pouvoir de son géniteur….trente ans. La vie continue…..

 

Le 1er mars,

 

Il y aurait comme un parfum de printemps dans l'air, allons nous vers un nouveau mois de mai aux relents de gaz lacrymogène et de cocktails molotov, ou comme à l'accoutumée ce peuple si indulgent, si débonnaire, si stoïque même, vit-il déjà les phantasmes d'ébats joyeux sur le sable blanc d'une lointaine contrée. C'est à dire le camping de La Baule les pins. Ce n'est pas que j'appelle à la révolte, à l'insurrection qui ne vient toujours pas, mais tout de même la complaisance a ses limites. Je ne ferai pas l'inventaire, pour le moment, des avatars subis ces derniers mois par la masse dite laborieuse, dus à l'impéritie ou à la mégalomanie des édiles  de ce pays, mais cette indulgence confine à l'héroïsme et provoque mon admiration. Certains mauvais esprits parleraient de résignation, d'abandon, de désespoir, là où je ne vois que stoïcisme. Pourquoi ce sourire narquois ?

A très bientôt…..le pire est à venir. Puisqu'il s'agit d'un crime….contre notre démocratie. la disparition programmée du Juge d'instruction. Dernier acte à la mise sous tutelle de la Justice, et un pas de plus vers une République autocratique, dans l'indifférence générale.

 

Le 5 mars 2010,

 

Il y a des moments où je souhaiterais hurler, non pas qu'une subite crise de démence m'ait submergé, mais comme lorsque dans un film d'horreur, l'assassin se glisse subrepticement derrière la victime pour l'occire. Sauf que là, la victime c'est vous, et vous ne vous en doutez pas, parce que vous êtes confortablement assis sur votre divan devant une émission dite de téléréalité pour justement vous détourner de la réalité. Pour évoquer une métaphore susceptible d'heurter vos neurones endoloris: c'est comme la mouche qu'agite le pêcheur à la surface de l'eau pour ferrer son poisson. Un leurre.

Ce leurre s'appelle la réforme de la Justice. Le justiciable c'est vous. Sous couvert de réforme, dont le vocable apparaît sans discontinuer dans les discours du condottiere qui régit ce pays, notre démocratie voit un de ses piliers et non des moindres, vaciller. L'indépendance de notre Justice est menacée, ébranlée. Paranoïa, s'écrieront certains laudateurs de notre apprenti potentat, non, car l'ensemble de la magistrature indépendante se rebelle contre la mainmise annoncée du pouvoir sur la Justice.

Prochainement  je dresserai une liste des affaires dites sensibles, actuellement instruites par des Juges d'instruction indépendants, dont l'intégrité ne peut être mise en doute, qui risquent fort de tomber dans les oubliettes de la République. Ou ce qui en reste.

 

Le 10 mars,

 

Un Président noir, déclarait lors d'un voyage en Afrique, fustigeant les roitelets de ce continent, que la séparation entre le pouvoir et la Justice était le fondement même d'une démocratie. Pensait-il à notre pauvre pays et l'assimilait-il déjà à ces autocraties où le népotisme est une institution?

Voilà comment l'on gangrène les institutions d'un pays et que l'on installe au grand jour la corruption comme principe de gouvernance, comme dans ces pays d'Afrique où le clientélisme est roi et les dictateurs….dictateurs.

Désormais  les nominations des magistrats dépendront d'un seul homme. L'on imagine déjà l'empressement des candidats à se prosterner devant celui qui détient leur fortune entre ses mains. Combien de flagorneurs, oubliant leur serment, vont l'échine courbée, quémander le poste dont ils rêvent, et jusqu'à quelle extrémité dégradante peut aller leur soumission pour l'obtenir ? C'est le principe même de la corruption.

Le 11 mars,

Quel homme n'a pas rêvé d'être le Juge suprême, après dieu, pour ceux qui souscrive à cette chimère ? De détenir le pouvoir de faire disparaître d'un coup de sceptre magique, les affaires que d'aucuns appellent sensibles… par pudeur, et détournent les yeux pour ne pas voir leurs fautes et échapper à leurs responsabilités. Car ces affaires s'amoncellent sur les plateaux de la balance, comme les immondices sur les trottoirs, et pourrissent.

Quelles sont les dites affaires qui embarrassent à tel point notre homoncule qu'il envisage, par une loi pernicieuse, les escamoter : L'attentat de Karachi (8 mai 2002) 14 morts, une sombre affaire de commissions sur la vente de sous-marins, non versées. L'assassinat du Juge Borel octobre 1996 où comment rester en bonnes relations avec le Potentat djiboutien. La fondation Hamon où un vizir de notre République est salement impliqué. Le casino de Gujan-Mestras, l'affaire des faux électeurs du Vème arrondissement de Paris, ''Biens mal acquis” ou la spoliation des peuples africains par les amis de notre guide suprême, l'affaire des faux terroristes de l'Ultra gauche, l'opération turquoise du Rwanda, le massacre des moines de Tibérine en Algérie, l'affaire des neveux du dictateur Ben ali, les frères Trabelsi, Clairsteam…et cetera, et cetera, la liste est si longue qu'elle en deviendrait fastidieuse pour le lecteur.

Mais combien attendent que la Justice passe, et enfin reconnaisse que leur acharnement à faire éclater la vérité, n'était pas vain, alors que des magistrats serviles le pied sur le couvercle de la marmite, attendent que les députés au faîte de la veulerie valident l'iniquité.

 

Le 16 Mars,

 

Le mois de mars est un mois qui remplit les coeurs d'espoir, pas autant que le mois de mai, plus chaud, mais plus subtilement, comme le printemps, ses senteurs subtiles, le parfum de la terre qui se réchauffe. Même ma concierge, plus guillerette, ne me jette plus le courrier à la figure. Pour les amabilités il faudra attendre la fin de l'année, car comme tout être humain cupide elle sait se montrer, à l'instar de nos édiles, flatteuse pour obtenir, sans vergogne, la récompense de mois d'animosité.

Pour quelles raisons insidieuses, est-ce que je vous entretiens de l'hypocrisie du cerbère qui régit les règles de cette vénérable bâtisse. Vous avez compris qu'inexorablement je vous menais vers les avatars survenus à notre petit timonier, qui apparemment à perdu le cap, entraînant dans son naufrage l'ensemble de son servile équipage. Ici et là parmi les laudateurs d'hier l'on entend des récriminations envers le petit félon, coureur de jupon, dont les basses besognes auraient précipité la perte du navire. Et l'on voit au loin, le corsaire borgne, se taper sur les cuisses en s'esclaffant.

 

Le 19 mars,

 

Ce n'est pas que je manque d'imagination, d'autant qu'en période électorale où l'on demande à ce bon peuple de se prononcer sur l'avenir de sa région, les motifs de rire ou de s'emporter ne manquent pas, mais je ressens comme une aboulie s'incruster chez le citoyen; absence de volonté qui le dissuaderait de se rendre aux urnes. Faut-il  rappeler à la plèbe que le vote est la seule façon d'exprimer son opinion dans une démocratie et se taire ravale l'homme au rang de l'animal : celui qui ne compte pas.

Pourtant cette campagne nous a apporté son lot d'indignités, la dernière émanant du premier Vizir annonçant la mort d'un pandore qui ne demandait qu'à vivre, alors que notre Machiavel en chef versait une larme électorale sur la dépouille d'un gardien de la paix ; bien mort celui-là. Le bal des hypocrites….

Alors je vous ressert le plat du 13 septembre que vous réclamiez avec insistance et vous conjure d'aller remplir votre devoir de citoyen.

L'ère des apostats.

Quelles sont les motivations qui poussent ces hommes et ces femmes à trahir leur camp, abandonner leurs amis, pour rejoindre leurs ennemis d'hier, dont les idéaux sont à l'opposé des principes qu'ils défendaient quelques jours auparavant. Les privilèges, l'argent, ou l'absence de conviction, parce que la politique est un métier et qu'ils  soient dans un camp ou dans l'autre ne leur posent aucun cas de conscience, car leur conscience ils l'ont reléguée au vestiaire des oubliettes. Ils renient leur passé, leurs écrits, leurs critiques avec la morgue du poivrot qui promet de ne plus trinquer et se roulent dans l'apostasie et la servilité comme ces ivrognes dans leurs vomissures. Ces nouveaux prosélytes, haïs par les amis qu'ils délaissent et détestés par ceux qui les accueillent sont dans l'obligation de faire assaut de flagornerie pour convaincre. Ainsi l'on voit le zélateur, s'abaisser au pied de son nouveau monarque au point de lui lécher les pieds, et remplir sa mission avec une ardeur digne du plus servile des courtisans, et à l'occasion s'accaparer le rôle du  sycophante.

Vous l'avez peut être compris je ne porte pas dans mon coeur ces traîtres, lesquels pour un plat de lentilles, retournent leur veste et enfile la défroque de la trahison. Or notre république en a fait une spécialité, qui n'honore pas ces individus, mais qu'est-ce l'honneur de nos temps, lorsqu'un ministre tient des propos raciste, qu'un autre profite de la notoriété de son nom pour accéder au poste de ministre, que celui-ci expulse à tout va pour obtenir une caresse de son nouveau maître, que celui-là, licencié par un podestat africain, s'accroche à son maroquin plutôt que démissionner, et celui-ci qui avoue manger son chapeau à la réception d'un dictateur aux mains ensanglantées. La république des hommes sans honneur.

 

Le 23 mars,

 

Il régnait au soir du vingt et un mars comme un parfum de cerise, il est vrai que quelques cerisiers, arbre symbole de la résistance à la tyrannie, sont en fleurs, mais de là à en sentir le parfum il y a un fossé, pire un abîme, car le malin qui règne sur les champs n'est pas disposé à en laisser les clés.

Dédaignant le message clair que lui envoie son bon peuple, notre démiurge feint l'indifférence, et remplace quelques têtes à claques par d'autres têtes à claques voulant prouver par là qu'il est un fin stratège aux yeux de ses serviles courtisans, dans les rangs desquels l'on en entendait tout de même quelques uns ronchonner, mais mollement. L'on est un bon zélateur ou on ne l'est pas. Et puis les prises ne sont pas si mauvaises que ça puisque faute de félons disponibles, deux séides du rival au casque d'argent se laissent prendre, sans trop lutter dans les mailles du filet doré. Les hommes sont cupides et n'hésitent pas, pour la plupart, à laisser leurs convictions au vestiaire de la honte où les pourboires ne sont pas négligeables.

Ma concierge ce matin, m'épiait du coin de l'oeil, d'un oeil égrillard où je lisais le sarcasme: « C'était pas la peine de s'déranger » persifla-t-elle en me balançant le courrier à travers la figure. Souhaitons qu'elle se trompe!

 

Le 26 mars,

 

Avez-vous remarqué comme le paysage a changé ces dernières années, comme ces panneaux publicitaires géants aux couleurs agressives viennent pollués sans vergogne, l'horizon de nos vertes campagnes. Ils agressent la vue pour rabattre le chaland étourdi vers la zone commerciale la plus proche. Zone bâtie avec la bénédiction toute désintéressée de nos édiles.

Outre le fait que cet univers concentrationnaire de commerces, qui n'ont rien d'équitables, a détruit notre environnement, ces centres commerciaux  sont également des pièges à consommateurs compulsifs que nous sommes devenus, pour la plupart d'entre nous.

L'obsession des maîtres à penser de ces grandes surfaces, est simple il se résume en un mot : Le profit. Et ce profit provient de : La marge. Pour caricaturer il s'agit de l'espace Euro qui existe entre le prix d'achat d'un produit et le prix de vente de ce même produit à vous, consommateur crédule. Qu'importe le procédé, il s'agit d'acheter au meilleur tarif et revendre le plus cher possible tout en étant meilleur marché que les enseignes concurrentes. L'équation n'est pas simple à résoudre, aussi ces enseignes ont-elles fait appel à des experts en tromperie, issus des grandes écoles de commerce.

La première victime est le producteur que l'on menace d'aller vers des contrées lointaines où les lois ne sont pas les mêmes, où la santé, la vieillesse, l'enfance, n'entrent pas en ligne de compte dans le grand livre comptable de ces enseignes. Alors il capitule, et fournit un produit de moins bonne qualité qu'il cédera en deçà de son prix de revient, ce qui le mènera inexorablement à la ruine.

La seconde victime c'est vous, qui garez  votre automobile sur le parking géant, de la surface géante, le samedi, où vous avez l'illusion de “faire des affaires”  où vous succomberez sous le charme d'un produit mal étiqueté, dont la provenance ou la composition est incertaine, mais dont le prix emportera l'adhésion du consommateur avisé que vous êtes. Alors mû par un tropisme irrationnel vous emplirez votre chariot à roulettes jusqu'à ras bord, attendrez de longues minutes pour régler ces achats déraisonnés à la caisse, sous le regard sarcastique d'une employée blasée. Revenu de l'état hypnotique dans lequel vous vous êtes complu, dans votre salon, vous observerez avec effroi l'amoncellement de marchandises dont vous n'avez que faire.

Vous avez sans doute remarqué que depuis peu notre apôtre du libéralisme avait ouvert la voix des ondes à la publicité pour ces enseignes, et avec quel entrain elles s'y sont engouffrées, mais vous êtes vous posez la question : Avec quel argent ?

 

Le 31 mars,

 

Il y est! Cela faisait des semaines que notre petit monarque trépignait devant les portes de la maison blanche, et frappait rageusement à la porte afin que le grand chef noir le fasse entrer dans sa case. Il venait chercher sa rédemption auprès de l'idole du monde, qu'il aurait souhaité avant la consultation de son peuple qui avait mal tournée et l'avait ridiculisé. C'est que le grand chef noir était occupé à tenir ses promesses de campagne en faveur du peuple noir, des défavorisés, qui étaient dépourvus de protection sociale, ce malgré l'opposition haineuse des nantis dont la compassion n'est pas la qualité première malgré leur croyance en un dieu de miséricorde. Cette détermination à vouloir protéger les démunis, les chômeurs, les laissés pour compte avait de quoi déconcerter notre petit monarque dont la première décision, après son élection royale, juché sur le yacht de la gratitude, avait été de décréter une loi favorisant les plus aisés d'entre nous, ses amis.

 

Le 5 avril,

 

Revenu aux affaires notre démiurge a aussitôt repris sa gesticulation, requinqué par son voyage aux Amérique, oubliant les affres de la défaite, les rumeurs de discordes avec sa Diva, la fronde de certains de ses courtisans prêts à quitter le navire, et le mépris, affiché dans les sondages, par ce bon peuple dont la crédulité a atteint ses limites.

Reportant aux calendes grecques quelques dispositions impopulaires, comme la taxe carbone et la mise sous tutelle de la justice, en souhaitant que ces calendes soient grecques et non  romaines, notre timonier, du haut de son pupitre rapatrié par DHL de la case de l'idole noire, s'attaque cette fois à un ennemi à la dimension de son aura recouvré : Les banques, qu'il prévoit de taxer pour sauver…les banques au cas où celles-ci se retrouveraient à nouveau dans la détresse, du fait de l'impéritie de ses dirigeants, et que ceux-ci ne puissent empocher sereinement leurs bonus. La tache paraît insurmontable.

Pendant ce temps l'on recherche toujours 10 milliards pour boucler le budget des retraites, 30 milliards pour combler le trou de la sécurité sociale, et 1500 milliards pour rembourser votre dette, mais là, même au royaume de l'utopie, personne n'y croit.

 

Le 8 avril,

 

Presque en catimini, la vaillante et servile Ministre de la Justice a épinglé au revers de l'armure de ce Marin, Procureur et pourfendeur des ennemis de notre Timonier, le ruban de la reconnaissance, bien que, malgré sa verve légendaire, il ne soit pas parvenu à faire chuter le chevalier blanc. Mais la joute n'en est qu'au premier assaut, et le Marin remis de son terrible naufrage, prêt à reconquérir le coeur de son maître, un tantinet déçu, s'est remis en selle pour un ultime assaut, sous l'oeil aigri de son seigneur, affligé par la rumeur de l'infidélité de sa noble dame; lequel ne permettra pas un nouvel échec. Pendant ce temps la beurette déchue, ressasse son infortune, et ourdit un plan machiavélique qui la ramènera parmi la cour d'où elle fut bannie par sa rivale.

La citation du moment :

 

Si la rumeur enfle, c'est qu'elle véhicule un peu de vérité et beaucoup de fantasmes. E.D.

 

Le 15 avril,

 

Il y a un aspect de nos civilisations, dites modernes, qui ne cesse de me glacer d'effroi, c'est l'idolâtrie post mortem. Ce qui se passe dans le pays qui a vu naître Frédéric Chopin a de quoi alerter le fervent démocrate que je suis. En effet un homme dont les idées et les actes politiques révulsaient tout citoyen épris de liberté, et de tolérance, est subitement décédé dans un accident d'avion. Bien que je n'aie pas pour penchant morbide de tirer sur les corbillards, la ferveur hystérique qui accompagne la dépouille de ce petit homme me stupéfie, car les visions rétrogrades de ce personnage étaient méprisables et relevaient du temps où les ténèbres régnaient sur cette terre. Catholique intégriste, partisan de la peine de mort, ennemi farouche de l'avortement, homophobe, xénophobe, autoritaire, dogmatique, hostile à l'Europe, thuriféraire de G.W. Bush….Il était l'archétype de l'obscurantisme.

Cependant, ce peuple qui a tant souffert de la dictature idéologique, s'apprête à conduire la dépouille de cet homme méprisable auprès de ses héros. Imaginez Le Pen reposant auprès de Victor Hugo au panthéon !

 

Citation du jour : La laïcité n'est pas une opinion, c'est la liberté d'en avoir une.

 

Le 16 avril,

 

L'église face à ses démons.

Les façades des cathédrales se lézardent, un séisme de forte magnitude touche l'église catholique au point que la voûte de la chapelle Sixtine s'effrite et que quelques pigments de la peinture divine de Michel Ange viennent souiller la mosette pourpre d'un Pape inconséquent.

Car l'affaire est grave, et l'image des représentants du dieu des catholiques est à jamais salie. Sur les cinq continents ces hommes astreints au devoir hypocrite de chasteté ont commis un crime irréparable, celui de toucher à l'intégrité physique d'un enfant. Il n'existe pas pire infamie. Du coup les langues se délient, et chaque jour apporte son lot de révélations abjectes.

La hiérarchie est débordée, accablée, complice. La chape de plomb, l'omerta, qui couvrait ce qu'on l'on nomme abus, par pudeur, est transgressée par ceux-là même qui ont subit ces viols.

Le Pape admet des excuses, les cardinaux tentent de justifier par des arguments dérisoires les tentations coupables, faisant l'amalgame entre homosexualité et pédophilie afin de dédouaner la curie, et esquiver la véritable question du célibat des prêtres. Car la véritable interrogation est là, ou certains impétrants entrent en religion dans le but funeste d'assouvir leurs fantasmes, spéculant sur l'immunité de leur condition, ou, en mal de vie affective et sexuelle, ces hommes succomberaient, de guerre lasse, à l'appel de la chair, et se tourneraient vers ceux dont ils ont l'éducation en charge, les enfants.

La citation du jour :

 

La religion tolérait bien des faiblesses, quand on gardait les convenances. E. Zola (1840-1902)

 

Le 24 Avril,

 

Plus fort que les cendres du volcan islandais qui ont cloué nos avions au sol, démontrant si cela était nécessaire,  l'impuissance de l'homme devant les caprices de la nature, la burqa a une nouvelle fois alimentée les passions et les haines. Fort à propos, une jeune femme revêtue de cet uniforme pour le moins contraignant, se fait prendre au volant de sa voiture. La polémique rebondit à la grande satisfaction de notre petit coureur de fond, qui accusait une baisse de régime inquiétante.

Le voilà relancé sur son sujet de prédilection, que certaines langues vipérines accusent de ressasser, la SÉCURITÉ. Le vocabulaire, sorti tout chaud de la plume de son nègre préféré, est affûté, et les coups de menton et de moulinets, tels ceux du héros de Cervantès, accompagnent sur les rostres républicaines, la logomachie mille fois entendue, dont les courtisans revigorés, la larme à l'oeil, ne se lassent pas.

De quoi parle-t-on en vérité ? De 0,000033 % de la population de notre beau pays, alors que les chômeurs, dont la tenue vestimentaire il est vrai reste traditionnelle, atteignent tout de même 10% de la masse laborieuse.

Oserai-je conseiller à nos amis chômeurs de revêtir la burqa pour se rendre au pôle emploi afin que nos édiles prennent en considération l'extrême précarité de leurs situations ! et que les serviles courtisans qui régissent la vie de nos concitoyens leur accordent leur temps si précieux, dans les mêmes proportions, avec la même sollicitude, qu'aux  porteuses de niqab !

 

Le 27 Avril,

 

Une sale affaire : Tous les ingrédients sont réunis comme dans un film de Michael Mann. L'intrigue : un pays vend des sous-marins à un autre, des commissions sont versées ainsi que des rétro-commissions illégales, les versements de ces commissions sont suspendues unilatéralement, quatorze  innocents meurent dans un attentat.

Les personnages : Des politiques de premier plan, des intermédiaires porteurs de valises bourrées de billets de cinq cents Francs, des flics ripoux, des militaires dépités, un juge obstiné, un Procureur servile (toujours le même) aux ordres du pouvoir, chargé d'étouffer l'affaire, des familles en deuil qui réclament la vérité.

Une fiction ? Non la réalité. Cette ténébreuse affaire s'est déroulée dans notre beau pays, et notre Démiurge, lorsqu'il était au service d'un goitreux sournois, après avoir trahi son mentor, est lourdement compromis dans ce sordide scénario. Connaîtrons-nous un jour le dénouement de cette affaire ? Rien n'est moins sûr, d'autant que la plèbe semble plus préoccupée par les errances d'un supposé polygame que par le sort de quatorze malheureux qui ont payé de leur vie un règlement de compte entre candidats au fauteuil suprême.

La citation du moment (et d'actualité)

Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'opinion. Paul Valéry.

 

Le 4 mai,

 

Il y a des moments où l'on à rien à dire, rien à écrire, parce que l'on reste pétrifié devant l'inconséquence des hommes. Méritent-ils de vivre sur cette planète ? c'est la question que devrait se  poser un éventuel et improbable Dieu. C'est l'évidence qui s'impose après ces quelques jours de cahots auxquels viennent s'ajouter les précédents et forment un formidable fatras d'intolérance, de bêtise, et d'avidité, ces trois maux régissent la vie des humains.

Un pays s'effondre, celui où l'intelligence est née, la philosophie, c'est à dire l'amour de la sagesse. Ce pays qui à engendrée Socrate, Platon, Aristote, Thalès, Démocrite, Diogène….tant d'hommes sages qui éclairèrent les pas de l'humanité dans les siècles à venir, s'effondre victime de l'avidité de quelques prédateurs sans scrupules et de la bêtise de ses édiles.

De l'autre coté de l'Atlantique c'est encore l'avidité qui est la cause d'une marée noire en passe de réduire le bayou en un vaste champ gluant de goudron, où les oiseaux s'empêtreront les ailes, pour quelques barils de pétrole inutiles arrachés aux profondeurs marines.

Moins grave, mais plus sournois, c'est l'éducation sectaire que des intégristes chrétiens inoculent à des cerveaux malléables adolescents dans les écoles de l'intolérance et du sectarisme de notre beau pays. Avez-vous entendu les cris d'effroi des édiles de ce pays pourtant si promptes à s'émouvoir lorsqu'une ombre voilée se déplace furtivement sur le trottoir. Non! L'indignation ne concerne pas les intégristes chrétiens car ce sont de bons électeurs, même s'ils dansent avec le diable.

 

La citation du jour :

 

Il y a assez de tout dans ce monde pour satisfaire aux besoins de l'homme, mais pas assez pour assouvir son avidité. Gandhi.

 

Le 10 mai,

 

La valse des milliards.

Le front soucieux, la tête basse, les chefs des états sont réunis pour lutter contre les spéculateurs, les faiseurs d'argent virtuel. Il n'est plus question de pleurer des larmes de crocodile sur un continent en perdition et soulever les bras dans un signe d'impuissance, mais bien de sauver nos économies du naufrage dans lequel un système injuste et périmé les a entrainées. L'on entend des hommes prononcer des discours de fraternité, et de solidarité, s'élever avec des trémolos dans la voix contre des politiques économiques qu'ils  ont eux même mis en oeuvre. Les pyromanes sont souvent ceux qui crient au feu le plus fort.

Ainsi donc la patrie des philosophes paraît sauvé, notre monnaie également, et chacun de s'essuyer le front avec le mouchoir de l'inconscience en pensant que le coup est passé très près mais que cette fois-ci les grands argentiers ont pris les mesures adéquates. Ainsi les spéculateurs seraient éradiqués, tout comme les petits voyous, ou les terroristes ? L'on peut rêver.

Citations du jour :

 

Mettre le couvercle sur la marmite lorsque l'eau bout, c'est bien, encore faut-il penser à baisser le feu. Ma concierge.

La solidarité c'est la somme de beaucoup d'égoïsmes. E.D.

 

Le 17 mai,

 

Peu d'évènements marquants à se mettre sous le clavier dans ces temps où l'on ressent comme un mauvais pressentiment, comme si une catastrophe était imminente. Est-ce la faillite financière des états qui s'annonce ? Non car notre grand timonier, le phare de l'occident, a encore une fois sauvé une Europe désemparée, du moins c'est lui qui l'affirme avec sa faconde habituelle, au point que l'on pourrait penser qu'il est issu de cette bonne ville de Marseille (que je salue et félicite au passage).

Non le malaise est plus insidieux, on le ressent sans en connaître l'origine, telle une peur irraisonnée comme lorsque le crépuscule se coule lentement dans le paysage et transforme les objets en ombres menaçantes. Est-ce ce volcan au nom imprononçable qui ne veut pas s'éteindre, dont les cendres enveloppent notre continent comme un linceul gris, parce qu'il est sur le point de périr ? Pourquoi à ce moment  La grande bouffe, le chef d'oeuvre de Marco Ferreri me vient-il à l'esprit ? Nous serions nous, nous aussi, trop goinfrés au point de succomber à une énorme indigestion ?

Je vous laisse répondre à ces interrogations et pourquoi pas, y méditer.

 

Le jeudi 20 mai 2010,

 

Rien de particulier, sauf que ce matin notre Thaumaturge m'a bien fait rire, figurez-vous qu'il souhaite modifier notre  constitution pour y inscrire, que la tâche prioritaire d'un (futur) gouvernement devra être de réduire les déficits publiques. C'est en quelque sorte le pyromane qui hurle au feu !

Avec quel aplomb et quel cynisme, ce petit homme demande à ses successeurs d'appliquer une règle qu'il a lui même ignorée!

 

Vous trouverez sous ces commentaires désopilants une nouvelle rubrique consacrée à la littérature que je vous engage à consulter.

 

 

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