
Le 14 février jour de la Saint-Valentin une bombe médiatique explose dans les rédactions des sites d'infos en continu : Le candidat à la mairie de Paris, qui plus est, le représentant du parti au pouvoir, renonce car il apparaîtrait sur les réseaux dits sociaux dans une vidéo qualifiée de sexuelle par les folliculaires.
BFM EST DANS TOUS CES ETATS : C'est trop beau, les chroniqueurs vedettes sont réunis autour de la table, tels des vautours autour d'un cadavre, le chef d'orchestre s'agite dans tous les sens, il n'est pas question de cautionner la méthode, mais la condamner tout en parlant du scandale et dévoilant petit à petit les péripéties de ce qui apparaît comme une info miraculeuse au moment où le spectateur commençait à se lasser des gilets jaunes, des grèves et autres revendications plus ou moins farfelues.
C'est vrai que le cadavre pue, mais il faut bien faire son travail, décortiquer, charcuter, informer le People qui attend devant son écran, la bouche ouverte, la tartine dégoulinante de confiture à la main.
Il va le dire ce qu'il y a sur cette vidéo ou non ?
Misrachi connaît son boulot, il sait tenir le public en haleine, remuer la boue, apaiser la soif du spectateur par petite touche comme lorsque l'on tire un rideau centimètre par centimètre pour dévoiler le croustillant de l'info, comme dans un peep-show, car enfin, on ne sait pas grand chose, ni même s'il ne s'agit pas d'une vidéo trafiquée par ce russe à la tête de bagnard que l'on dirait sorti d'un camp stalinien.
Les concurrents de l'impétrant s'unissent dans une chorale émouvante de soutient et dénoncent les incursions intolérables des médias dans la vie privé des politiques. Dati en tête.