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31 octobre 2017 2 31 /10 /octobre /2017 14:48

LA SERPE de Philippe Jaenada

643 pages épuisantes pour un récit qui n'est pas dénué d'intérêt.

Le pitch comme dirait l'auteur : En 1941, dans un château situé dans le Périgord (noir) trois personnes sont assassinées sauvagement  à coup de serpe (d'où le titre)

Tout accuse Henri Girard car les morts sont dans l'ordre du massacre : sa tante, la bonne de celle-ci et son père qui l'adorait. Mobile : Son père Georges parlait de se remarier avec une femme encombrée de deux marmots. L'héritage lui passait sous le nez, adieu château, fermage, veaux, vaches, cochons,  et cetera ! D'autant que ce brave Henri avait emprunté cette fameuse serpe aux gardiens, la veille, pour couper du bois (ce qui est l'usage normal de toute bonne serpe jusqu'à preuve du contraire) 

Donc pas de quoi  faire un bouquin de six cents pages, puisque l'affaire est entendue, et que nos bons pandores, qui sont aussi futés que de nos jours (tout le monde a en tête la tuerie de Chevaline) mettent le bon Henri en prison dans l'optique du passage à la guillotine (aucun doute la dessus)

Et pourtant, coup de théâtre, roulement de tambour, Henri Girard est acquitté. Personne ne peut expliquer pour quelle raison Girard sauve sa tête et hérite de la fortune. Incompréhensible ! On parle de pression sur les jurés par la résistance....

Durant six cents pages l'auteur va s'échiner à nous démontrer qu'Henri n'est pas coupable. Il reprend le dossier de A à Z . Il tente de nous convaincre que si les volets des W.C. étaient fermés de l'intérieur (film de Coluche)  le meurtrier a réussi à les ouvrir et passer à travers les toiles d'araignées qui prospéraient là depuis des années. Or c'était la seule possibilité de pénétrer dans le château, car comme chacun le sait les châteaux forts sont impénétrables.

Durant une centaine de pages émaillées de réflexions personnelles (plus ou moins drôles) (plutôt moins que plus) l'auteur essaie de nous convaincre qu'il a raison, qu'il est plus fort que Rouletabille et que les gardiens du château, les horribles et miséreux Doulet, sont les coupables !  

Une dernière précision et de taille, Henri Girard dilapidera la fortune dont il a hérité en quelques mois, et écrira sous le pseudo de Georges Arnaud. Il est, entre autre, l'auteur "Du salaire de la peur" adapté au cinéma par Clouzot. Stupéfiant non !

Le 8 novembre 2017.

J'apprends que La serpe vient d'emporter le prix Fémina, Est-ce un prix de consolation ? Toujours est-il que les 160 pages d'Eric Vuillar (prix Goncourt) pour L'ordre du jour terrassent les 640 pages de Jaenada.

J'apprécie les romans concis, où la digression n'a pas sa place, car le lecteur s'impatiente quand l'auteur, par je ne sais quel mystère, se perd dans des entrelacs de mots qui n'apportent rien au récit...je t'avais prévenu, Philippe, que faire cent pages sur des toiles d'araignées risquaient d'irriter les arachnophobes que nous sommes !      

 

 

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